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Air France - une Histoire d'Amour
24 octobre 2004

NOVEMBRE 2000 – DERNIER MOIS

Après avoir obtenu l'accord pour le départ à la retraite de la Logistique d'Exploitation (Aéroport de Charles de Gaulle), de la Représentation Locale à Lisbonne, de la Direction à Paris et de la Représentation pour l'Ibérie à Madrid, la date a été fixée au 1er Décembre 2000 car je compléterait les 62 ans le 28 Novembre.

 

Ce mois de Novembre a été consacré à la Passation de Consignes à mon successeur Pedro TAVARES.

Je sentais des pincements au cœur, ou du soulagement selon les cas, chaque fois que je me disais «je vais faire ça pour la dernière fois». Novembre a été le mois de toutes les émotions !


 

En passant, disons que l'Escale de Lisbonne était à l'époque : 14 agents, 6 touchées par jour, responsable du fonctionnement des escales de Porto et Faro et encore des cinq escales des Îles. Budget annuel (Lisbonne plus Porto) Euros sept millions et demi. On prévoyait la saturation de l'aéroport vers les années 2006/2010 (selon les sources) et on annonçait un nouvel aéroport pour 2010.


 

Le Journal Concorde a fait déplacer à Lisbonne un des ses collaborateurs qui a passé une journée avec moi. Voici le «résultat» de cette journée magnifique passée dans mon bureau, dans l'aéroport et finissant par une promenade à travers Lisbonne en compagnie de M Marc ÉMY, Représentant au Portugal (Concorde nº 80 du 16 Novembre 2000) : 

 

PORTRAIT DE GABRIEL DE SOUSA – QUARANTE-SEPT ANS DE FIDÉLITÉ À LA COMPAGNIE

Doyen de la Compagnie en termes d'ancienneté, Gabriel de Sousa possède à son actif quarante-sept années de présence dans une entreprise dont il a gravi un à un les échelons, à la force du poignet. Embauché en 1954, à l'âge d'à peine 15 ans, comme agent de fret import, le jeune coursier qui portait plis et paquets aux quatre coins de Lisbonne a entre-temps acquis tous ses galons. Fret, passage, opérations, incidents bagages, chargement, billetterie automatique, plans de vol informatisés, commissariat, il ne compte plus les qualifications durement gagnées. Jusqu'à devenir en 1996 le premier chef d'escale portugais, à Lisbonne.

Mémoire vivante de la présence d'Air France au Portugal, Gabriel de Sousa conserve un souvenir amusé de cette lointaine période où l'escale lisboète voyait passer trois fois par semaine une cinquantaine de passagers plus ou moins esseulés, contre 750 aujourd'hui. Et ce, sept jours sur sept. «J'ai longtemps été considéré comme un expert du fret. Ce qui me valait d'être très sollicité par la TAP. J'ai sorti les premiers dépliants tarifaires au début des années 1960, et même - moi qui suis très timide - j'ai fait du démarchage auprès des transitaires. Maintenant, le fret, c'est quelque chose de monstrueux. A l'époque, dans notre bout du monde, ça tenait plutôt de l'artisanat. Du courrier diplomatique, du liège, des marrons, des langoustes en pagaille. Des photos couleur aussi qui, faute de pouvoir être développées sur place, devaient être expédiées en soute aux laboratoires français de Kodak. Et puis la presse locale que s'arrachait la colonie portugaise de Paris. Paris, la deuxième ville du Portugal.»

Chaleureux, sociable, Gabriel de Sousa quitte le fret au milieu des années 1960 pour le passage. «Le contact avec les passagers me manquait. Imaginez, tout se faisait encore manuellement. Jusqu'aux fiches de police, qu'il nous fallait remettre la veille aux policiers de l'aéroport. Curieuse époque, vraiment. Depuis, les ordinateurs ont tout changé. Et l'essor économique a coïncidé avec le retour de la démocratie.» Une joie secrète, justement, celle d'avoir vu tomber la dictature. Élu délégué du personnel au lendemain de la révolution des œillets, en 1974, il se voit confier la gestion du personnel d'escale.

 

 

A la veille d'une retraite qu'il prendra le 30 novembre, au surlendemain de son 62º anniversaire, pour se consacrer à ses petits-enfants, le médaillé du Travail (Grand or) se retourne une dernière fois sur son métier. «Je l'aime bien. C'est l'aboutissement d'une carrière. On ne devient chef d'orchestre qu'avec un background important. Une constante remise à niveau qui fut d'autant plus sévère, en ce qui me concerne, que j'ai vécu toute la révolution informatique. Mon seul regret : on croule un peu sous les chiffres, les statistiques. Du coup, la dimension humaine s'efface devant les tâches de pure gestion. C'est pourtant ce qui fait le charme du métier, le contact avec la clientèle. Nous ne devons pas perdre cette connaissance intime de nos passagers.».


 

À la longueur du mois j'ai reçu nombreux messages d'amitié. Je cite quelques signataires dont j'ai gardé la trace. Particulièrement émouvant pour moi un message envoyé par Mme Anna DURIEUX (qui je ne connais pas) et qui me disait : «tiens à vous faire part de mon admiration par votre brillante et exemplaire carrière. Je garde l'article de Concorde que je montrerai à mes enfants et petits-enfants».


 

 

 

Pierre Noël  GAUTHIER, Inspecteur : «seul chef d'escale qui savait répondre à toutes questions plus vite que son ombre».

Gilles MOTEL, ex-Représentant : «j'ai apprécié la simplicité et la franchise de votre contact, sans parler de vos qualités professionnelles».

Bruno BEGOC, Service d'Achats de Commissariat ; Gilles SARFATI, Service d'Achats ; François ROUDEIX, Chef Mécanicien à Madrid ; Bernard ROULET, dernier Chef d'escale français au Portugal ; José GOMES, Services Commerciaux de Barcelone ; André CINI, Directeur Commercial à Madrid ; Christian ARNOUX, Inspecteur Principal de Mécaniciens ; José ALMARZA, Adjoint du Chef d'escale de Madrid (au nom aussi de tout le personnel de Madrid).

Martine BALADE, fille d'un ex-Chef Administratif : «Mon père me parlait souvent de ses souvenirs portugais, cet article lui aurait fait plaisir. Mais il est décédé un peu avant sa parution en 1998».

Stéphane LAUDE, Directeur des Recours Humains pour l'Ibérie : «Vous êtes un exemple pour les plus jeunes d'entre nous».

Pierre VILAIN, Inspecteur.

Paul CAMPA, ex-Chef d'escale à la retraite : «Bienvenue au Club des Retraités !».

Paul FRICHET, Inspecteur, et Etienne RACHOU, Directeur pour l'Europe.


 

« Rendez-vous le 22 Novembre 2000 », pour le dîner d'adieux… (prochain chapitre)


 

 

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