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Air France - une Histoire d'Amour
26 mars 2006

Héros de l’Aviation – JEAN MERMOZ

Jean Mermoz  est né en 1901. Jeune garçon timide et passionné de la poésie, il va jean_mermoz1devenir un adolescent à carrure athlétique qui enchante des femmes qui le croisent.

Sensible, il voulait se dédier à la sculpture ou au journalisme. Personne n’imaginait que son avenir serait lié à l’Aviation.

Après avoir fait ses études, et quand il allait s’engager dans l’Armée, un ami, chanteur d’opérettes, l’a conseillé à opter pour l’aviation. C’était le destin… Il a signé un engagement de quatre ans et fut envoyé en tant qu’élève pilote à Istres.

Surprise des surprises, il a échoué deux fois à son brevet de pilote et ne l’a décroché qu’en 1921, presque un an après son engagement.

Après sa période de formation il a été envoyé à Metz Frescaty, avant de partir pour la Syrie (1922) pour un premier contact avec le désert. Une fois, ayant fait un atterrissage d’émergence, il a dû marcher quatre jours dans la montagne et dans le désert pour rejoindre sa base.

latecoere2De retour en France (Thionville, en 1923), Mermoz se mit à détester l’armée. En mars de 1924 il fut démobilisé et s’est trouvé dans le chômage. L’aviation civile était un rêve, mais il ne manquait pas de pilotes démobilisés. Il frappa à toutes les portes et, certains jours, il s’est vu réduit à la soupe populaire et aux asiles de nuit.

Entre-temps, à Toulouse, Latécoère démarrait l’aventure de sa Ligne. Ildidier_daurat3 s’est fait entourer des meilleurs pilotes de la guerre et a confié l’exploitation à Didier Daurat. Mermoz se rendit à Toulouse et s’est présenté à ce dernier qui lui demande de faire un petit tour avec un appareil qui était sur la piste.  Le rêve allait devenir réalité. Il a effectué une démonstration de tous ses talents mais – surprise - quand il est revenu sur la piste, Daurat n’était plus là. Désenchanté il va le retrouver dans son bureau et Daurat ne pouvait pas être plus clair : - On a besoin de pilotes et pas d’acrobates ! Tristement il a fait demi-tour, mais Daurat le rappela. S’il voulait bien, il pouvait commencer comme mécanicien et le reste on verrait plus tard.

Une histoire d'amour allait naître entre la "Ligne" et Mermoz. Il deviendrait Mermoz, le "Grand", comme l'appellera Saint-Exupéry. Bientôt il sera affecté à la ligne Toulouse – Barcelone. Le Breguet XIV, utilisé pour cette liaison, était une excellente machine, mais passer les Pyrénées par tous les temps avec un tel engin était une dangereuse aventure.

La  "Ligne" Latécoère, qui joignit d'abord Toulouse à l'Espagne, allait se prolongerlatecoere_la_ligne1 de plus en plus loin. Après Alicante, le Maroc où Latécoère a fait livrer le journal de la veille à Lyautey, sans oublier un bouquet de fleurs pour sa femme, la maréchale. Puis ce fut le dangereux survol du désert de Mauritanie pour joindre Cap Juby, Villa Cisneros, Port Etienne, Saint-Louis du Sénégal et Dakar.

Mermoz survolait régulièrement le Sahara, lieu très dangereux. Une panne de moteur, d’ailleurs assez fréquente, et c'était la catastrophe. Au choix, une noyade dans l'Atlantique, l’écrasement au sol, la soif et la mort sous le soleil africain ou l’égorgement par bandits qui hantaient la région. Les options n’étaient pas agréables...

Mermoz aura plus de chance que certains de ses compagnons: en mai 1926, à la suite d'une panne, il fut capturé par les Maures mais libéré plus tard contre un rançon.

La "Ligne", outre un gouffre financier, fut le tombeau d'un grand nombre de navigants, avec une moyenne d’un navigant par mois entre 1920 et 1923. Pour finir avec cette hécatombe, Latécoère se lança dans la construction d'appareils plus performants. Ce fut le cas du Laté 25 et du Laté 26 qui donnaient aux pilotes plus de chances de parvenir sains et saufs à destination.

C’était bien d’acheminer de la poste jusqu'à Dakar, mais l’homme est toujours un insatisfait. De l'autre côté de l'Atlantique Sud, d'autres pilotes avaient défriché les lignes d'Amérique du Sud, de Natal à Rio de Janeiro et Montevideo avant de se lancer à l'assaut de la cordillère des Andes pour atteindre Santiago du Chili.

Le prochain objectif serait donc de lier Toulouse à Santiago du Chili dans des délais les plus courts. Il devenait urgent que la "Ligne", devenue en 1927 l'Aéropostale, mette en place une liaison entièrement aérienne entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique du Sud.

Le 12 mai 1930, Mermoz, accompagné du navigateur Jean Dabry et du radio Léopold Gimié, est embarqué à bord du Laté 28 "Comte de la Vaulx", pour joindre Natal,late281 assurant ainsi la première liaison aérienne postale sur l'Atlantique Sud, après un trajet de vingt et une heures.

rene_couzinetAu début des années trente, Mermoz fit la connaissance de René Couzinet, qui lui confiera l'Arc en Ciel. A bord de ce trimoteur il effectuera en janvier 1933 une liaison spectaculaire entre Paris et Buenos-Aires. Il a fait plusieurs rotations avec l'Arc en Ciel, avant d’ouvrir, l'année suivante, la liaison régulière entre la France et l'Amérique du Sud.

late300_croixdusudEntre-temps, de nouveaux appareils apparaissent et c'est à bord d’un Laté 300 "Croix du Sud", que Mermoz fera 24 traversées entre 1934 et 1936.

Air France, étant née le 30 août 1933, Jean Mermoz a été nommé son Inspecteur Généralcrevetteaf1 en 1935. Il avait reçu entre-temps la Légion d'Honneur en 1934 et, en 1935, s'était lancé dans des liaisons rapides entre la France et l'Afrique du Nord à bord d'un De Havilland DH 88 "Comet".

Le 7 décembre 1936, pour sa 25e traversée sur "La Croix du Sud", l'hydravion quadrimoteur a effectué un faux départ en raison d'une fuite d'huile. Après réparation, l'appareil a enfin décollé. Quelques heures après, ce fut le dernier message:

- «Coupons moteur arrière droit..........». 

saint_exupery1Jean Mermoz, une idole de son époque, disparaissait après avoir fait 8200 heures de vol. Il a reçu à titre posthume un vibrant hommage du Ministre le l'Air Pierre Cot, le 30 décembre 1936, aux Invalides et fut cité à l'Ordre de la Nation.

La réputation d'invulnérabilité de ce géant de l'aviation était telle que sa disparition semblait impossible. Longtemps, Saint-Exupéry et, avec lui, une foule de gamins, ont attendu la résurrection du "Grand". Hélas ces miracles n’existent pas. Sa vie fabuleuse n’avait duré que 35 ans.

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