LA PEUR DE VOYAGER PAR AVION

«C’est comme avoir un dentiste à côté du restaurant, pour ceux qui ont du mal aux dents quand ils mangent» - c’est ainsi que le psychiatre argentin Claudio Plá a comparé l’utilité de sa clinique «Poder Volar» (Pouvoir Voler) installée depuis quelques semaines dans l’Aéroport Jorge Newbury à Buenos Aires.

Selon une étude citée par ce médecin, 16% des occidentaux refusent de prendre l’avion et entre dix et quinze pourcent le prennent mais très nerveux. Le contexte actuel n’aide pas : les attentats du 11 Septembre, le plan qui viserait des avions à Londres et l’accident du Boeing en Amazonie…

L’aérophobie est chaque fois plus fréquente, affirme le docteur Plá qui souligne toutefois que les avions sont le moyen de transport le plus sûr.

C’est pour tout cela que «Poder Volar» a installé sa clinique en plein aéroport pour assister les passagers au départ et en correspondance.

Pour aider un peu à comprendre ce qui parait peu habituel, il faudra savoir que dans l’Argentine, avec ses 40 millions d’habitants, une personne en chaque 600 est psychanalyste. Dans la  capitale,  en chaque 121 habitants un est psychologue et il y a un même quartier connu par la Villa Freud étant donné l’abondance de cliniques de la spécialité. Deux députés ont proposé récemment le nom  de Sigmund Freud pour une des rues de ce quartier.

La clinique aéroportuaire travaille avec un ex pilote, qui donne des explications techniques aux patients, et avec Claudio Plá pour les calmer et décontracter. Pour ceux qui arrivent en dernière minute il y a les médicaments et certaines indications, comme la nécessité de manger des hydrates de carbone et des sucres, de respirer profondément et de s’imaginer dans des espaces tranquilles.

Sans ce type de conseils, selon un sondage fait auprès de 800 personnes, les passagers utilisent des méthodes plus traditionnelles : l’automédication, bavardage avec les compagnons de voyage ou exagérer dans la consommation d’alcool. Les plus superstitieux ont des fétiches, prient, etc.