AVIATION ET AVIONS. 1903, L’ANNEE OÙ LE MOT “AVION” A ETE INVENTÉ

Le terme “aviation” a été inventé par l'écrivain et ancien officier de marine Gabriel de La Landelle en 1863, à partir du verbe “avier”, lui-même dérivé du latin “avis” (oiseau) et du suffixe “-ation”. Le mot “avion” a été inventé par Clément Ader en 1903.

L'aviation est une activité aérienne définie par l'ensemble des acteurs, technologies et règlements qui permettent d'utiliser un aéronef dans un but particulier. Ces diverses activités peuvent être classées en activités de sport et loisir, activités économiques et activités militaires.

Il existe d'autres activités aériennes telles que le parachutisme qui n'utilisent pas un aéronef en tant que tel mais se déroulent néanmoins dans les airs.

Les dictionnaires courants donnent des définitions quasi-équivalentes pour les deux termes : le domaine des machines permettant de naviguer dans l'atmosphère terrestre. Le terme aviation recouvrant plus particulièrement le domaine des avions, le terme aéronautique est donc plus général et doit être employé lorsque le sujet recouvre l'ensemble des aéronefs.

En ce qui concerne les activités de sport et loisir il y a  “le vol à voile”, utilisant un planeur, aéronef volant grâce à ses propres caractéristiques aérodynamiques. L'objectif du pilote étant en général de se maintenir en l'air le plus longtemps possible en utilisant les courants ascendants de l'atmosphère (air chaud). On parle alors de vol en thermiques par opposition au vol dynamique exploitant les courants aériens dus aux reliefs et pratiqué le plus souvent en montagne.

Il y a aussi l'ultraléger motorisé (ULM), un aéronef monoplace ou biplace très léger avec un poids maximum de 450 kg ou 472,5 kg avec parachute, pourvu d'un seul moteur. Il est bien adapté à la promenade et à la photographie aérienne ou même au voyage, se contentant de terrains réduits et il coûte beaucoup moins cher que des avions de tourisme.

En ce qui concerne les  avions de tourisme c’est une activité de loisir réglementée à la fois en ce qui concerne les pilotes (licence), les machines (normes d'équipement minimal, de maintenance, etc.) et les déplacements (vol à vue dit VFR ou vol aux instruments dit IFR). Le coût de la formation au pilotage, celui des appareils et de leur entretien en font souvent une activité associative au sein d'aéro-clubs. Le pilote, et éventuellement quelques passagers, pratique la navigation aérienne en utilisant des avions légers et en se déplaçant le plus souvent à l'aide des repères au sol définis à l'aide d'une carte aéronautique. Cette activité est donc dépendante des conditions météorologiques minimales exigées.

La voltige aérienne ou acrobatie aérienne c'est une activité sportive qui nécessite des appareils spécialement adaptés. Ces appareils doivent être renforcés pour résister aux efforts et contraintes subis durant les virages serrés, boucles, etc. Les moteurs doivent continuer à fonctionner quelle que soit la position de l'avion en cours d'évolution : vol sur le dos par exemple.

Les avions sont encore utilisés dans d’autres activités, comme le  traitement des récoltes, qui consiste le plus souvent à épandre un liquide sur une zone donnée ; la lutte contre les incendies est un cas particulier car il existe des appareils spécialement conçus pour écoper l'eau en mer ou sur un lac (remplissage du réservoir pendant le vol) puis pour la larguer. Contrairement à l'épandage, le stockage puis le largage s'effectuent en quelques secondes ce qui nécessite un pilotage adapté.

D'autres activités peuvent utiliser des moyens aériens mais, le plus souvent, les appareils sont adaptés et non pas conçus pour ces missions. On peut citer le remorquage des planeurs, le largage de parachutistes, la publicité ou l'ambulance aérienne. L'activité la plus importante de cette catégorie est l'école et l'entraînement au pilotage où des moniteurs utilisent des appareils légers pour former et entraîner les futurs pilotes privés ou professionnels.

L'aviation d'affaire c’est une activité de nature commerciale qui permet de transporter quelques passagers à des horaires et sur des itinéraires négociés. Elle est surtout pratiquée par les hommes d'affaires, d'où son nom, qui utilisent un appareil acheté ou loué pour les amener sur le lieu de leur réunion. Certaines personnalités politiques utilisent des avions de transport commercial comme avion d'affaire. L'avion est alors équipé de quelques cabines luxueuses destinées aux dirigeants et d'une cabine standard pour les accompagnateurs.

Le transport aérien commercial consiste à acheminer des passagers ou du fret sur des lignes régulières. Cette activité recouvre aussi bien des compagnies aériennes qui possèdent un seul appareil acheminant quelques touristes sur une île éloignée de quelques kilomètres du continent que des compagnies qui possèdent des centaines d'appareils, effectuent plusieurs milliers de vols par jour, transportent des dizaines de millions de passagers ou de tonnes de fret par an sur des distances pouvant atteindre 14 à 15 000 kilomètres. Les compagnies charter pratiquent le vol à la demande. Elles vendent généralement leurs prestations à des groupes organisés. Leur activité obéit aux règles du transport commercial mais avec les objectifs de l'aviation d'affaire.

Le transport aérien commercial se pratique entre aéroports équipés d'installations spécifiques au traitement des passagers et du fret. L'activité est très réglementée, les pilotes sont des professionnels soumis au renouvellement programmé de leurs licences, les appareils sont certifiés et soumis à des contrôles périodiques et le vol s'effectue en liaison avec les contrôleurs aériens en respectant des routes prévues.

Dès l'invention des premiers avions, leurs créateurs ont tenté d'intéresser les militaires afin d'obtenir des crédits. Ceux-ci ont bien vu les possibilités de l'aviation et la supériorité qu'ils allaient pouvoir en tirer. Ainsi de nombreuses découvertes et avancées technologiques dans le domaine aéronautique sont dues aux militaires. Les avions militaires se caractérisent par leurs missions : les avions de chasse ou d'interception, les avions d'attaque au sol ou de bombardement léger, les bombardiers lourds, les avions cargo ou de largage de parachutistes. Ces avions sont parfois adaptés à d'autres missions telles que le ravitaillement en vol ou la surveillance (emport d'une antenne radar de grande dimension).

            Source : Wikipédia 

REGARDONS D’AUTRES ÉVÈNEMENTS DE 1903, dans le Monde en général et dans l’Aviation en particulier.

DANS LE MONDE :

- Signature entre la Grande-Bretagne et la France de deux conventions de bail concernant les Enclaves de Forcados et Badjibo, sur le fleuve Niger, dans l'actuel Nigeria.

- Victoire française sur les nomades zayanes à la bataille de Taghit dans le Sud-oranais.

- Victoire française sur les Marocains à la bataille d'El-Moungar.

- Décret Roume, arrêté portant création du système scolaire en AOF. L’enseignement donné aux Africains serait principalement technique et professionnel.

- Signature d’un traité de désarmement entre l’Argentine et le Chili.

- Le gouvernement cubain abandonne l'entrée de la baie de Guantánamo aux Américains qui y installent une base militaire.

- Intervention américaine en République Dominicaine.

- Indépendance du Panama.

- Lors d’une grève d’ouvriers du textile à Kensington (Pennsylvanie), Mother Mary Jones organise une marche des enfants pour protester contre leur travail (284 000 enfants de 10 à 15 ans travaillaient alors dans les mines, les manufactures et les usines). Theodore Roosevelt refuse de les recevoir.

- Une commission d’enquête gouvernementale témoigne des mauvais traitements infligés aux Noirs dans le sud des États-Unis.

- Fondation à Détroit (États-Unis) par Henry Ford de la Ford Motor Company.

- En Turquie, fondation du premier club de sport turque Besiktas JK.

- Echec de la grande grève des chemins de fer aux Pays-Bas. Le parlement hollandais interdit toutes grèves dans les chemins de fer et prévoit des peines de prison pour les contrevenants.

- Fondation en Allemagne de la société Telefunken.

- Début de la production en série d’automobiles. C’est le fabricant automobile suédois Scania qui a introduit cette nouvelle approche industrielle.

- Au Royaume-Uni, fondation de l’Union politique et sociale des femmes (suffragettes) par Emmeline Pankhurst.

- Le parlement norvégien repousse à l’unanimité le droit de vote pour les femmes.

- En Russie, Trotski prend position contre Lénine et adhère à la fraction menchevik.

- Sous la pression de l’Autriche-Hongrie, le conservateur Giuseppe Melchior Sarto est élu pape sous le nom de Pie X. Il reviendra sur la politique d’ouverture de son prédécesseur, dénonçant le modernisme et la démocratie.

- Henri Matisse, André Derain et Maurice de Vlaminck exposent leurs toiles au Salon des indépendants, à Paris.

- Ouverture à Paris, dans les caves du Petit Palais, à l'initiative de l'architecte belge Frantz Jourdain (1847-1935), grand amateur d'art et président du syndicat de la critique d'art, du 1er salon d'automne : Bonnard, Matisse, Picabia, Gauguin…

- Le peintre français Claude Monet peint Les Nymphéas.

- Prix Nobel de physique : Antoine Henri Becquerel, Pierre Curie et Marie Curie.

- Naissances : Georges Simenon, écrivain belge ; Anaïs Nin, auteure franco-américaine ; Raymond Queneau, écrivain et poète français ;Bing Crosby, chanteur américain ; Fernandel (Fernand Joseph Désiré Contandin), comédien français ; Bob Hope, acteur et comédien américain ; Marguerite Yourcenar, femme de lettres, première femme élue à l'Académie Française ; George Orwell, écrivain britannique ; Habib Bourguiba, leader de la lutte pour l'indépendance et premier président de la république tunisienne .

- Décès : Paul Gauguin, peintre français ; Léon XIII, pape, né Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci; Calamity Jane (Martha Jane Canary), aventurière américaine; Camille Pissarro, peintre impressionniste puis néo-impressionniste français.

DANS L’AVIATION :

- Santos-Dumont a annoncé le prix du voyage, proportionnel au poids, des douze passagers que son dirigeable nº 10 pourra enlever : un franc par kg. Il venait d’en commencer la construction.                  (Janvier) 

- Octave Chanute a visité la France avec ses deux filles et est arrivé à Nice pour observer les essais motorisés du capitaine Ferber et informer les frères Wright des résultats. Sur ses conseils, Ferber a trouvé un lieu plus propice à ses essais, au Conquet dans le Finistère.                 (Mars)

- On entendrait une mouche voler. Dans les salons de l’Aéro-club de France, l’assistance n’avait des yeux que pour le savant français Octave Chanute, venu faire une conférence sur les frères Wright. Il est bien informé pour révéler le secret de la maniabilité de l’appareil. À l’instar des oiseaux, les frères Wright utilisaient simultanément  la gouverne de direction et le gauchissement de l’aile par flexion de son extrémité. Ce mécanisme augmentait la portance d’une aile et diminuait celle de l’autre, provoquant l’inclinaison en virage ou stabilisant l’appareil en ligne droite. Une révélation capitale.                  (Avril) 

-  Après des essais statiques de stabilité, le capitaine Ferber a essayé, en mouvement, son aéroplane nº 6 sur l’aérodrome de Nice. Équipé d’un moteur Buchet de 6 ch, entraînant deux hélices contrarotatives, il n’est pas parvenu à décoller.                  (Juin)

- À la demande de Ferber, Archdeacon a lancé une souscription à l’Aéro-club afin de fonder un «prix de distance pour appareils de planement».                 (Juin) 

- Samuel Langley a fait voler avec succès la maquette au 1/25 de l’Aérodrome, lancée d’une maison flottante sur le Potomac.                 (Août)

- En Allemagne, Karl Jatho a réussi à décoller sur 18 mètres avec son cerf-volant triplan sans queue, muni d’un moteur de 9 ch. Il n’avait pas de commande de direction.                 (Août) 

- Jules Gastambide, riche industrielle du Havre, a donné les moyens de construire un moteur révolutionnaire. Sa ravissante fille donnerait, elle, son prénom au même moteur. C’est ainsi qui est né l’Antoinette, un 8 cylindres en V, dont Léon Levavasseur a rendu le brevet public. Il s’agissait d’un moteur refroidi par eau, à injection directe, d’un poids de 156 kg, développant 50 ch avec radiateur à eau. L’ingénieuse disposition du moteur permettait d’éliminer pratiquement les vibrations, grâce à un équilibrage très particulier qui supprimait l’utilisation d’un volant à inertie. On avait accolé deux têtes de bielle en vis-à-vis sur chacun des quatre manetons. Les cylindres étaient entourés d’une chemise d’eau en laiton. S’il n’y avait pas de carburateur, l’essence était refoulée dans un collecteur, et se repartait dans les distributeurs des cloches d’aspiration de chaque cylindre. Le radiateur faisait fonction de condenseur.               (Août) 

- Orville et Wilbur Wright sont arrivés à Kitty Hawk, en provenance  de Dayton, avec leur planeur motorisé, le Flyer, en pièces détachées. Ils avaient dessiné un moteur à 4 cylindres en ligne, de 13 ch pour un poids de 82 kg. Leur mécanicien Charle Taylor l’avait construit en six semaines. Ils ont fabriqué deux hélices dont les pales présentaient les qualités aérodynamiques d’une aile.               (Septembre)

- Le premier lancement de l’avion expérimental grandeur nature de Samuel Langley, l’Aérodrome, a failli se terminer en catastrophe. L’avion de ce scientifique américain, décollant du toit d’un hangar à bateaux sur la rivière Potomac, est allé s’abimer directement dans l’eau. Le pilote et mécanicien Charles Manly a pu s’éloigner à la nage, mais l’avion a été gravement endommagé. Langley a mis en cause la défaillance d’un mécanisme de lancement. Il va préparer l’appareil pour une seconde tentative. Depuis seize ans, Langley, aidé  par une subvention de 50 000 dollars, travaillait sur son avion.                 (Octobre) 

- Gustave Eiffel a proposé à l’Aéro-club d’installer un aérodrome sur le Champs-de-Mars pour des expériences d’aéroplanes.               (Novembre) 

- Cody poursuivait ses démonstrations sur l’utilité des cerfs-volants. Il a surpris tout le monde en réalisant la première traversée de la Manche en utilisant ses cerfs-volants comme moyen de traction. Il est arrivé à Douvres, radieux, après une traversée de treize heures, dans un petit bateau remorqué par des cerfs-volants. La faim devait le tenailler car il s’est jeté sur un copieux petit déjeuner à son hôtel.                 (Novembre)

- Le matin du 17 décembre, un rêve aussi vieux que l’humanité s’est concrétisé : l’homme s’est rendu maître des airs. Les frères Wright venaient en effet d’accomplir ce qu’ils ambitionnaient : le premier vol stabilisé d’un engin motorisé plus lourd que l’air. Leur appareil, le Flyer 1, piloté d’abord par Orville, a décollé d’un rail de bois de douze mètres de long, près de leur campement de Kitty Hawk. Il est resté en l’air durant douze secondes et parcourut 36,5 mètres au milieu de sautes de vent. Wilbur a effectué à midi le quatrième et dernier vol, qui dura 59 secondes. Il a parcourut 260 mètres avant de tomber au sol. Il y avait là cinq témoins, tous des hommes de la région, qui ne furent pas spécialement impressionnés puisqu’ils avaient du les Wright, au cours des années passées, effectuer plusieurs autres vols plus longs. Les aviateurs se sont réjouis de leur succès, persuadés qu’ils avaient trouvé la clé pour construire un appareil d’usage pratique. C’étaient quatre années de dur et patient labeur qui portaient leurs fruits, l’approche scientifique qu’ils ont eue leur avait permis de réussir là où tant d’autres avaient échoué. Pendant leurs nombreux essais, ils n’ont jamais pris de risques inutiles, privilégiant  toujours la compréhension du phénomène physique avant l’essai et soutenant l’ensemble de leur travail par une solide connaissance des phénomènes aérodynamiques. Les deux frères avaient passé un hiver dans leur atelier de Dayton pour travailler sur un moteur et des hélices destinés à propulser le planeur. Le 14 décembre, à la première tentative, le Flyer 1 avait quitté la piste mais il était retombé tout de suite au sol. Le 16, les réparations étaient achevées, mais le vent était trop faible. Le lendemain, les conditions idéales étaient pratiquement réunies et, dans les vents de l’Atlantique, les frères Wright ont écrit une page fantastique dans l’histoire de l’aviation.                 (Décembre)