MARYSE BASTIÉ
Maryse Bastié, née Marie-Louise Bombec, aviatrice française, est née à Limoges le 27 février 1898. Décédée à Bron le 6 juillet 1952. Elle fut la première aviatrice française à décrocher de nombreux palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés. Nombre d'établissements scolaires, rues et avenues portent aujourd'hui son nom.
Orpheline de son père à l'âge de 11 ans, la petite Marie-Louise fut une enfant difficile. Adolescente, elle a été ouvrière dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir. Quelque temps plus tard, l'usine a fermé ; elle devient couturière et fabrique des blouses pour le service de santé.
Maryse se marie une première fois et a un fils qui meurt très jeune. Divorcée, elle se remarie avec son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié, originaire de Fiac, petit village proche de Toulouse. C'est à ses côtés qu'elle se découvre une passion pour l'aviation. En septembre 1925, elle obtient son brevet de pilote sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac, qui deviendra plus tard l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, accédant ainsi au cercle très restreint des femmes pilotes. Mais que faire, sans argent et sans avion, pour percer? Une seule solution - se faire connaître.
Une semaine après, elle passe avec son avion sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux. Mais l'année suivante, son mari Louis Bastié trouve la mort dans un accident d'avion. Loin de se décourager, Maryse Bastié devient monitrice de pilotage : l'aventure dure six mois et s'arrête avec la fermeture de son école de pilotage.
Montée à Paris, elle donne des baptêmes de l'air et fait de la publicité aérienne. Elle décide d'acheter son propre avion, un Caudron C.109 à moteur de 40 ch. Comme elle n'a pas d'argent pour le faire voler, le pilote Drouhin va l'aider à financer sa passion. En juillet 1928, il lui offre le poste de premier pilote. Elle établit alors un premier record féminin homologué de distance (1 058 km) à Treptow, en Poméranie.
En 1929, elle établit un nouveau record de France féminin de durée de vol, de 10 h 30, et un record international féminin de durée avec 26 h 44. Ce record lui est repris en mai 1930 par Léna Bernstein (35 h 45). Bien décidée à le récupérer, elle décolle le soir du 2 septembre 1930 et se pose le 4, après 37 h 55 de vol. Elle a lutté jusqu'à l'épuisement contre le froid et le manque de sommeil. Elle établit ensuite un record de distance avec 2 976 km sur le parcours Paris - Uring (URSS). Pour cet exploit, à son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur et le Harmon Trophy (USA) décerné pour la première fois à une Française.
En 1932 après de nombreux meetings et inaugurations, elle trouve un emploi à la société Potez où elle assure la publicité. En 1935, suite à une réorganisation de cette société, elle a été licenciée.
En 1935 elle crée, à Orly, l'école Maryse Bastié Aviation. Encouragée par Mermoz, qui lui a fait faire avec lui un aller-retour, elle s'attaque à la traversée de l'Atlantique Sud. Un mois à peine après la disparition de Mermoz, le 30 décembre 1936, elle traverse l'Atlantique de Dakar à Natal en 12 heures 5 minutes, seule à bord d'un Caudron Simoun
Dès 1934, elle s'engagera avec Hélène Boucher et Adrienne Bolland dans le combat féministe et devient militante pour le vote des Françaises, en soutenant Louise Weiss qui se présentait aux élections législatives de 1936 dans le 5e arrondissement de Paris.
En février 1940, au début de la guerre, elle est envoyée en Scandinavie par le ministère des Affaires étrangères comme pilote, pour représenter l'aviation française. Elle y mène à bien sa mission ; rentrée en France lors de l'offensive allemande de mai 1940, elle offre ses services à la Croix-Rouge, notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy. Lors du départ d'un train vers l'Allemagne, elle est bousculée par une sentinelle allemande et se fracture le coude droit. Elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des renseignements sur l'occupant.
Le 21 mars 1944, elle est arrêtée par la Gestapo ; après trois jours d'interrogatoire elle est relâchée mais avec interdiction de quitter Paris.
Le 24 novembre 1944 elle s'engage dans les F.F.A. (Forces féminines de l'Air) avec le grade de lieutenant. Elle est affectée au cabinet du ministre, ensuite au commandement des écoles.
Démobilisée le 16 avril 1946, elle reste à la disposition du ministère de l'Air qui l'envoie en mission en Amérique du Sud.
En 1951, elle entre au service de relations publiques du Centre d'essais en vol. Lors d'une de ses
missions, elle trouve la mort dans l'accident d'un Noratlas 2 501, après un meeting aérien à l'aéroport de Bron près de Lyon, le 6 juillet 1952.
Après des obsèques nationales aux Invalides, elle a été inhumée au cimetière Montparnasse. Elle était capitaine de l'armée de l'air et totalisait 3 000 heures de vol.
Honneurs : Croix d'honneur du Mérite Civique (1931), Ordre de l'Étoile rouge (URSS, 1931), Chevalier de l'ordre de la Croix du Sud (Brésil, 1937), Officier de l'ordre national du Mérite (1937), Médaille d'or du Progrès (ou médaille des pionniers, 1937),
Plaque de vermeil de l'Aéro-Club de France (1937), Ordre de l'Étoile de Roumanie (1937), Médaille d'or de l'éducation physique (1937), Commandeur de l'ordre de l'éducation nationale (Palmes académiques, 1937), Croix du Mérite du Chili (1938), Croix de l'Aviation (Pérou, 1938), Ordre de Simon Bolivar (Venezuela, 1938), Croix de saint Olaf (Norvège, 1940), Commandeur de la Légion d'honneur (1947), Croix de guerre 1939-1945 avec palme, Médaille de la Résistance, Médaille de l'Aéronautique, Commandeur de l'ordre royal du Cambodge e Citation à l'ordre de la Nation.
Un monument en son honneur est dressé dans le square Carlo Sarrabezolles à Paris. Un timbre-poste à son effigie a été émis.
Source : Wikipédia et www.aerodata.fr