MARCEL FERRER
C’est Marcel Ferrer tel qu’il est aujourd’hui. Chef d’escale à Lisbonne il y a une trentaine d’années, je l’attendais à l’aéroport de Lisbonne mardi dernier, en provenance de Fortaleza (Brésil).
Il avait complété 80 ans quelques jours avant. Un peu affaibli et parlant tout bas (l’âge ne pardonne pas…), mais toujours très lucide et près à raconter une histoire, passée au Brésil, au Portugal, en Afrique francophone ou en Algérie. Toujours attentif à la politique soit-elle du Brésil, de France ou même du Portugal, il se souvient encore des noms de quelques capitaines qui ont déclenché la Révolution des œillets en 1974.
Il a demandé aussi des nouvelles des anciens d’Air France qui travaillaient à Lisbonne à son époque : Tavares, Bilbao, Domingues, Loureiro et beaucoup d’autres.
Grâce à l’intervention de Pedro Tavares, actuel Chef d’escale à Lisbonne, nous avons pu passer les quatre heures de correspondance dans de Salon d’Ana - Aéroport, situé tout près de la Salle où il embarquerait à destination de Paris, pour retrouver son fils et pour mieux soigner sa santé.
Reviendra fin Juin pour prendre l’avion à destination du Brésil, son refuge depuis qu’il est à la retraite. Il vit dans une belle et grande maison très bien située, avec ses chiens mais sans électricité… Utilisant des bougies la nuit... Juste parce qu’il ne veut pas autrement…
Une amitié qui dure depuis 30 ans ! Il y a quelques années, on profitait de ces passages à Lisbonne pour aller en ville faire des achats et manger des sardines grillées avec piments, le tout arrosé d’un bon vin rouge. Maintenant on bavarde tranquillement sans trop se fatiguer. Un petit café alors que, avant, il prenait au moins un café noir toutes les heures. Et des cigarettes, beaucoup de cigarettes ! – Je ne fumais pas depuis plus de 8 heures – il m’a dit.
Maintenant je l’attends fin Juin, mais bientôt il ne pourra plus faire huit voyages aériens par an dont quatre de plus de 8 heures... On trouvera alors une solution pour continuer à se rencontrer.
Après son embarquement j’ai profité pour visiter les locaux d’Air France. Les collègues qui ont pu sont venus déjeuner avec moi dans la banlieue de l’aéroport. Occasion de parler aussi de l’avenir et des changements au niveau du personnel et des locaux en ville et à l’aéroport. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai revu ainsi Pina, Lurdes, Nascimento, Peter, Tavares, Renato…
Je suis rentré à la maison avec nostalgie («Saudades» comme on dit ici – un mot intraduisible).