1933 – L’ANNÉE DE LA NAISSANCE D’AIR FRANCE
- Le ministre de l’Air, Pierre Cot, a adressé aux compagnies aériennes françaises une lettre d’intention dans laquelle il communique la décision prise par le gouvernement de réaliser la concentration des lignes et d’en confier l’exploitation à une société unique. (Avril)
- Les quatre compagnies Air Orient, Cidna, Air Union et SGTA ont formé la Scela (Société Centrale pour l’Exploitation des Lignes Aériennes) dans le dessein de soumissionner pour la constitution de la future compagnie unique. (Mai)
- La Scela a été dissoute et les statuts de la compagnie Air France ont été officiellement déposés au greffe du tribunal de commerce. Le siège de la nouvelle société se trouvait au 2, rue Marbeuf. (Août)
- Cérémonie organisée à l’aéroport du Bourget où le ministre de l’Air a consacré officiellement la naissance d’Air France. Son emblème, hérité d’Air Orient, c’est l’hippocampe ailé qui symbolise la victoire de l’avion sur le ciel et la mer. (Octobre)
- Sort à Hollywood le film Night Flight (Vol de Nuit) d’après le roman de Saint-Exupéry, avec dans le rôle principal Clark Gable.
- Après l’abandon des hydravions Latécoère, la ligne d’Amérique du Sud pense avoir trouvé l’avion idéal avec l’Arc-en-ciel. Piloté par Mermoz, cet avion conçu par l’ingénieur Couzinet a réussi sa première traversée de l’Atlantique. Après un périple en Argentine et au Brésil, il a regagné l’Europe. L’idée de ce raid expérimental revient à Mermoz. La traversée de l’océan (Saint Louis du Sénégal / Natal) avait duré 14 h 27 min à une vitesse régulière de 230 km/h. Accueilli triomphalement pour cette performance, il avait été fêté à Rio, puis reparti pour Buenos Aires et était retourné à Natal.
- Les aviateurs de l’aéronautique militaire ont eu finalement gain de cause. Le ministre de l’Air, Pierre Cot, a signé le décret de création de l’armée de l’air. Depuis 1918, l’aviation militaire dépendait de cinq ministères différents. Le grand conflit futur débutera par une bataille aérienne décisive, que seule une armée de l’air indépendante sera à même de remporter. Pierre Cot, nommé en Janvier, était persuadé de l’importance du facteur aérien.
- Le capitaine Mariano Barberán et le lieutenant Joaquin Collar ont réussi à relier directement Séville à Cuba. Leur avion, un biplan Breguet baptisé Cuatro Vientos, était équipé d’un moteur Hispano-Suiza de 600 ch avec refroidissement à l’eau. Le tout avait été construit en Espagne. Il leur a fallu 39 h 55 min pour couvrir une distance totale de 7 240 km. À l’arrivée à la Havane, il restait 25 gallons d’essence dans les réservoirs.
Hélène Boucher a été la seule femme à participer aux douze heures d’Angers. S’agissait de parcourir la plus grande distance possible en douze heures. La ville d’Angers a accueilli les appareils qui devaient être au moins biplaces et d’une puissance motrice limitée par une cylindrée maximale de huit litres. La preuve a été remportée par Burtin et Langlois en parcourant 2 463 km avec leur Farman 358. Hélène Boucher, accompagnée de Mlle Jacob, a terminé en treizième sur un Zodiac-Mauboussin ayant parcouru 1 650 km soit la distance de Paris à Stockholm.
Le trimoteur Dewoitine 332 Émeraude (F-AMMY) réussi la première partie de son voyage d’étude. Parti du Bourget le 21 décembre, il a relié Saigon en 48 h 30 min, au lieu des 79 heures jusque-là nécessaires. Launay, un familier de la ligne d’Indochine, en était le pilote et Crampel le mécanicien. Maurice Noguès, chef pilote d’Air France, était aussi du voyage. Commandé spécialement à Dewoitine par Air France pour assurer cette liaison, ce modèle à aile basse avait fait ses preuves en battant des records de vitesse lors des vols probatoires.