LES MÉCANICIENS AU SOL (texte revu, complété et corrigé)
Grâce à des informations transmises par un aimable visiteur de ce blog, je suis en mesure de répéter un message publié le 6 Novembre 2004, avec plusieurs corrections et précisions.
Un ami des Services d'Entretien d'Air France m'avait envoyé un très aimable email me demandant si je pouvais publier les photos de tous les Mécaniciens qui ont été affectés à Lisbonne, comme je l'avais fait pour les Chefs d'escale et pour les Représentants. J’ai fait mon mieux !
Le premier Mécanicien que j'ai connu à Lisbonne s'appelait Roland Patraud qui, d'ailleurs, a été celui qui est resté plus longtemps au Portugal. Décédé récemment.
Nous travaillions dans le même bureau au sous-sol de l'ancienne aérogare. Devant nous c'était le bureau de l'Agent en douane, à gauche le Bar et le Restaurant (on ne mourait pas de faim ni de soif…) et à droite la sortie de l'aéroport. Au milieu du hall deux escaliers, l'un amenant à la salle des arrivées - douane, l'autre à la zone d'enregistrement et aux bureaux de trafic. On était très bien placés.
C'était une époque où on avait moins d'avions et plus de moyens, peut-être parce que les pannes étaient plus fréquentes. On a eu même trois aides mécaniciens portugais : Marcos Gabriel et Dimas (partis ensuite à la TAP) et Alpalhão (devenu chauffeur camion de Sacor - Compagnie pétrolière).
Après Patraud, on a eu Jacques Giraud (parti de Lisbonne déjà très malade et décédé en France), Pierre Gaulier (dont je garde une Encyclopédie de Citations Célèbres qu'il m'avait acheté à Paris), Claude Herpin, Jean-Pierre Pradinas (1981/1984 ; après le départ de Lisbonne : mécanicien itinérant 1984/1986, longs remplacements aux Comores et en Inde, affecté à Recife 1986/1990 où il a été témoin des premières élections libres après la dictature, instructeur B747-200 et 400 à Paris, affecté à Tokyo 1993/1998, Inspecteur Europe de l’Est et Asie/Pacifique et actuellement Responsable de production), Claude Courtot (1987/1990 ; je l’ai retrouvé tout à fait par hasard dans une petite rue de Nice, alors que j'y me promenais avec ma femme) et Roger Monard (1990/1993 ; avec un fils marié d'une portugaise).
En plus de ces sept Mécaniciens au sol dont je possède des photos, il y en a eu plus quatre : Pierre Iund (1978/1981), Rémi Richard (1984/1987), Christian Fament (1992/1993, le plus jeune de tous les mécaniciens que nous avons eu, décédé en 2002) et un autre dont je ne me souviens pas du nom (il était chauve, sympathique et très solitaire. Un ami à moi lui a donné un très beau chien qui venait de naître ; resté très peu de temps à Lisbonne par rapport aux autres).
Remi Richard m'a invité une ou deux fois dans sa maison de la banlieue parisienne et m'a proportionné une belle promenade dans Paris (j'ai conduit par la première fois une voiture japonaise avec vitesses automatiques et il m'a montré une brasserie où on pouvait trouver des bières du monde entier).
Pierre Iund a été un bon compagnon de plusieurs déplacements à Porto à une époque où il y avait des travaux de nuit dans la grande piste de Lisbonne ce qu'obligeait les B 747 de l'Amérique du Sud à se poser dans cet autre aéroport au nord du Portugal.
Deux petites histoires. Un jour, cause brouillard, la TAP a annulé le vol que nous devrions emprunter à destination de Porto. Avec nous, deux passagers à destination de Quito. J'ai aussitôt “négocié” par téléphone avec le Chef d'escale (Marcel Ferrer) la possibilité de louer un taxi aérien pour nous transporter (Iund, moi, l'agent de trafic Juan Bilbao et les deux passagers). Les billets des passagers (recette non perdue) seraient assez suffisants pour compenser les frais encourus. Accord obtenu. À l'arrivée à Porto un vent et une pluie terribles. Après plusieurs tours au-dessus de l'aéroport et plusieurs contacts avec la tour pour connaître la force du vent et les visibilités, le pilote décide de faire l'approche. Moi, que j'étais juste derrière lui, je ne voyais absolument rien et c'est avec un grand soulagement que j'ai senti une petite secousse et écouté une voix qui disait «Tac tac nous y sommes». Je n'ai jamais oublié cette phrase. Bravo Commandant !
Une veille de Noël nous sommes allés dîner en Ville (hôtel de Porto). Morue avec des choux comme on a l'habitude au Portugal à cette époque là. Quand nous avons voulu rentrer à l'aéroport, pas moyen de trouver un taxi. J'ai dû me mettre devant un taxi qui passait occupé… J'ai fait des signes et ensuite je lui ai demandé d'appeler un autre taxi par radio téléphone. Nous sommes arrivés juste à temps de traiter l'avion…
À partir d'un certain moment on a donné toute l'assistance technique à la TAP, avec un mécanicien “à la demande” en cas de panne. Les Pétroliers s'occupaient entièrement des pleins carburant et les Agents d'opérations de la phonie arrivée / départ. On était en pleine période de vaches maigres. Une de plus. Air France néanmoins réussira toujours à surmonter les difficultés !