1914 – L’ANNÉE DE LA MORT DU PREMIER PILOTE-SUICIDE
Le fait d'utiliser un avion, et de sacrifier sa vie en le précipitant contre une cible, est bien antérieur aux actions des kamikazes japonais pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Le premier pilote-suicide a en effet opéré aux tous premiers jours de la Première Guerre Mondiale. Il s'agit d'un des 145 aviateurs qui étaient en service dans l'armée russe en 1914. Son nom : Peter Nesterov (Pyotr Nikolayevich Nesterov).
A la fin du mois d'août 1914, son escadrille était basée à proximité du front austro-russe, près de la ville de Sholkiv. Au matin du 26 août, alors que tous les avions russes étaient au sol, une patrouille d'aviation autrichienne, commandée par un nommé von Rosenthal, survola le terrain où stationnait l'avion de Nesterov. Estimant que cette audace devait être châtiée sur-le-champ, le pilote russe bondit dans son avion, se porta à l'altitude des appareils ennemis et, comme ni lui ni l'Autrichien n'étaient armés, il précipita son avion sur celui de l'audacieux. Le choc détruisit instantanément les deux appareils et les deux pilotes furent tués sur le coup.
Lorsque la Première Guerre Mondiale s'engagea, les armées européennes disposaient déjà d'avions “militaires”. La France en comptait 158, l'Allemagne 260, les Autrichiens 36, les Britanniques 156... Au début de la guerre, les avions étaient essentiellement conçus pour le reconnaissance et non pour le combat. Ils n'étaient donc pas armés. Les premiers “chasseurs” improvisèrent donc : on en vit partir au combat avec des fusils, des carabines, des révolvers... et même des briques ! Le célèbre pilote Navarre, fils des industriels papetiers, partit un jour au combat avec... un grand couteau de cuisine.
Source : “Le Journal de Saône et Loire”
REGARDONS D’AUTRES ÉVÈNEMENTS OCORRUS EN 1914, dans le Monde en général et dans l’Aviation en particulier.
DANS LE MONDE:
- Épidémie de peste à Dakar (fin en janvier 1915). La ségrégation résidentielle a été imposée et les Africains devaient se concentrer dans la Medina.
- Blaise Diagne (Sénégal) est devenu le premier député Africain à la Chambre des députés en France.
- Début de la Première Guerre mondiale.
- Reddition du Togo allemand. Le gouverneur du Togo, Hans Georg Von Doering, a envoyé des télégrammes à ses homologues du Dahomey, de la Gold Coast et de l’AOF pour leur proposer la neutralisation du Togo. Ceux-ci ont refusé et les troupes de l’Entente ont envahit le Togo. Les troupes allemandes, prises en étau, se sont concentrées autour de Kamina pour y défendre la station de radio qui permettait les communications avec l’extérieur. Elles préféraient faire sauter le poste plutôt que de le laisser aux Alliés. Le 26 août, le Togo tout entier s’est rendu. Français et Britanniques se sont partagé le territoire.
- Prise de Douala par les forces franco-britanniques.
- Victoire allemande sur les Portugais au combat de Naulila en Angola.
- La longueur du réseau de chemin de fer augmentera de 25% au Congo belge entre 1914 et 1918.
- Madagascar a fourni 40 000 hommes à la France pour la guerre de 1914-1918.
- Interventions militaires des États-Unis en Haïti pour protéger ses ressortissants pendant des insurrections.
- Le naufrage de l'Empress of Ireland dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent a fait 1012 morts.
- Le Canada entre dans la Première Guerre mondiale. Un premier bataillon canadien de 32 000 hommes a pris des bateaux pour aller se battre en Europe.
- Traité Bryan-Chamorro entre les États-Unis et le Nicaragua. Les États-Unis contrôleront la vie politique du pays jusqu’en 1924.
- Le canal de Panamá a été inauguré. Les États-Unis ont octroyé une indemnité à la Colombie.
- Une flotte allemande du vice-amiral Maximilian Von Spee a défait les Britanniques à Coronel.
- La flotte allemande du vice-amiral Maximilian Von Spee, après sa victoire sur les côtes chiliennes, a été écrasée par la flotte britannique à la bataille des Falklands.
- Découverte de gisements de pétrole au Venezuela.
- Les États-Unis ont proclamé leur neutralité dans le conflit européen. Wilson proclame aussi la neutralité du canal de Panamá.
- Doctrine Wilson qui consistait à ne pas reconnaître un gouvernement qui ne serait pas issu d’élections.
- New York comptait quatre millions d’habitants, Chicago deux millions, Philadelphie 1,5 million.
- La guerre en Europe a accéléré la montée des prix agricoles.
- Les Européens jouent la carte de Victoriano Huerta au Mexique, tandis que les États-Unis lui sont hostiles. Après l’arrestation de marins américains à Tampico, mille marines débarquent à Veracruz, interrompant l’approvisionnement en armes du dictateur. Les États-Unis décrètent le blocus et rompent les relations diplomatiques avec le Mexique. Huerta se retire du pouvoir après 16 mois de guerre civile. Mexico tombe aux mains des constitutionnalistes. Venustiano Carranza, au pouvoir, dissout l’armée fédérale. Grand propriétaire, il s’oppose à Pancho Villa et Emiliano Zapata sur la question de la réforme agraire. Villa lui déclare immédiatement la guerre. Les États-Unis se retirent de Veracruz. Carranza est écarté de la présidence et doit de réfugier à Veracruz, tandis que les armées de Pancho Villa et de Emiliano Zapata font une entrée triomphale à Mexico au terme de quatre ans de luttes révolutionnaires. Carranza reconnaît, par des additions au plan de Guadalupe, le plan d’Ayala et la nécessité d’une réforme agraire radicale et de changements sociaux en faveur de la classe ouvrière.
- Bataille de Bita Paka, entre les troupes australiennes et la Nouvelle-Guinée allemande. Reddition de la Nouvelle-Guinée allemande. Les troupes australiennes occupent la région qui, par décision de la Société des Nations, deviendra un territoire sous mandat australien et sera renommé Territoire de Nouvelle-Guinée.
- Convention de Simla entre le Royaume-Uni, le Tibet et la République de Chine, à l'issue de la conférence de Simla, en Inde. Adoption de la ligne McMahon et division du Tibet en un “Tibet Extérieur” sous l'administration du gouvernement du Dalaï Lama et un “Tibet Intérieur” où Lhassa aurait l'autorité spirituelle uniquement. Les deux secteurs étaient considérés comme étant sous la “suzeraineté” chinoise. L'accord fut finalement contesté par Pékin.
- L'Empire du Japon a déclaré la guerre à l’Empire allemand. Offensive japonaise contre l’Allemagne sur le port de Qingdao en Chine. Reddition complète aux Japonais de toute la concession allemande de Jiaozhou.
- Traité secret d’alliance entre l'Empire ottoman et l’Empire allemand contre la Russie. L’Allemagne protégerait l’Empire ottoman contre la promesse de l’intervention turque à ses côtés. Bataille de Sarikamis entre Russes et Turcs dans le Caucase.
- Le Koweït a été placé sous protectorat britannique pour éviter toute violation de son territoire. En Mésopotamie, les Britanniques prennent Bassorah afin d’assurer la protection du Golfe et le ravitaillement en pétrole persan. Protectorat britannique sur l’Égypte.
- Chaim Weizmann, vice-président de la Fédération sioniste de Grande-Bretagne, rencontre des personnalités gouvernementales britanniques, dont le ministre Herbert Samuel, converti aux idées sionistes, et lord Arthur Balfour, qui se montre intéressé par le projet de formation d’une “nation juive” en Palestine.
- En Irlande du Nord, lancement à Belfast du “Britannic”, le plus grand paquebot du monde, qui sera réquisitionné au mois d’août, comme His Majesty's Hospital Ship (HMHS).
- Instruction obligatoire jusqu’à 14 ans en Belgique.
- Grèves massives à Bakou et à Saint-Pétersbourg. L’agitation sociale tombe après le début de la guerre.
- Visite du président de la république française Raymond Poincaré et du président du conseil René Viviani en Russie.
- La Suède déclare sa neutralité et signe un accord avec le Danemark et la Norvège pour la préserver et protéger les intérêts économiques communs des pays scandinaves. La Roumanie, les Pays-Bas et l'Espagne proclament leur neutralité.
- Le Bureau international socialiste se réunit à Bruxelles pour définir la position de la Deuxième Internationale face à la crise.
- Mobilisation générale en Russie, en Autriche-Hongrie, en France et en Allemagne Le gouvernement belge décrète aussi la mobilisation générale après avoir refusé le passage par son territoire des troupes allemandes. 6 550 000 soldats russes sont mobilisés (15 millions en 1917).
- Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès, favorable à la paix, est assassiné par Raoul Villain. Les pacifistes perdent leur meilleur leader.
- L'Empire allemand déclare la guerre à l'Empire russe. L'Allemagne déclare la guerre à la France. Premier bombardement aérien de la guerre sur Lunéville. Invasion allemande de la Belgique et du Luxembourg. Les Allemands pénètrent en Belgique près d’Aix la Chapelle. Le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne après la violation par le Kaiser de la neutralité belge. Le président français Raymond Poincaré appelle à l'union sacrée à la chambre et au Sénat qui vote les crédits de guerre à l’unanimité. Les députés sociaux-démocrates votent aussi à l’unanimité les crédits de la guerre au Reichstag, malgré leurs engagements contre la course aux armements. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie. La France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
- Les troupes françaises entrent à Mulhouse, qui tombe aux mains des allemands deux jours plus tard.
- Lois sur la défense du royaume (DORA, Defence of the Realm Act) en Grande-Bretagne: couvre-feu, censure de la presse, jugement par des cours martiales des civils suspectés d’intelligence avec l’ennemi. Elles s’étendront par la suite aux horaires d’ouverture des pubs et au rationnement.
- Le gouvernement français a quitté Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Joseph Gallieni. L'armée allemande occupe Reims. Première bataille de la Marne : les Français (Joffre) contiennent l'avancée allemande. Les Allemands (Von Klück et Von Bülow) reculent jusqu’à l’Aisne. Gallieni réquisitionne les taxis parisiens pour le transport des troupes.
- Saint-Pétersbourg est rebaptisé Petrograd.
- En Grande-Bretagne, l’impôt sur le revenu et la super taxe doublent.
- Les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages dans la flotte alliée.
- Publication en Allemagne du Manifeste des 93 qui montre le soutien univoque des intellectuels germaniques au kaiser.
- Premier duel aérien de la guerre près de Reims : un biplace Aviatik allemand est abattu à la carabine par les français Frantz et Quénault.
- Occupation d'une partie de la Principauté albanaise par la Grèce.
- “Course à la mer” entre les armées allemande, française et britannique. Les Allemands cherchent à atteindre Dunkerque, Boulogne et Calais.
- Les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule.
- Les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire.
- Début de l'occupation de l'Albanie par l'Italie (fin en 1919).
- Von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front de l’Est.
- Les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient jusque-là sous souveraineté ottomane.
- Prise de Łódź par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne russe est arrêtée avant Varsovie.
- Création de la Cause monarchique, visant au rétablissement de Manuel II au Portugal.
- Interdiction de la vente d’alcool en Russie pendant la durée de la guerre.
- XIVe congrès du parti socialiste à Ancône. Mussolini y obtient un succès considérable.
- “Semaine Rouge” : affrontement entre anarcho-syndicalistes et forces de l’ordre à Ancône lors d’une manifestation contre les punitions infligées à deux militaires du contingent. La Confédération générale du travail (Errico Malatesta, Pietro Nenni) lance un appel à la grève générale pour toute l’Italie. Pendant cinq jours, les grandes villes sont le théâtre de grandes insurrections réprimées par l’armée. À Ancône et à Bologne, le drapeau rouge est hissé et la république proclamée.
- Début du pontificat de Benoît XV (fin en 1922). Le Saint-Siège invite l’Italie à conserver sa neutralité.
- Réunion de la direction du Parti Socialiste Italien. Mussolini s’oppose à la formule de la neutralité absolue. Il fonde un nouveau quotidien, “Il Popolo d'Italia”, et fait campagne pour la guerre.
- Expositions de Diego Rivera à Paris, de Chagall à Berlin et de Georges Braque et Pablo Picasso à New York.
- Construction de la gare de Tokyo, dans le style Louis XIII, alors à la mode.
- La couturière Coco Chanel commence à produire ses vêtements à Paris.
- Les Prix Nobel de Littérature et de la Paix ne sont pas attribués.
- Naissances : Marguerite Duras, romancière française ; María Félix, actrice mexicaine ; Romain Gary, écrivain français ; Haroun Tazieff, géologue et volcanologue français ; Jacques Fauvet, journaliste français ; Iouri Andropov, homme politique soviétique ; Alain de Boissieu, militaire français, général d'armée, Compagnon de la Libération et gendre du général De Gaulle ; Louis de Funès, acteur français ; Luis Mariano, chanteur d'opérette espagnol ; Agostino Casaroli, cardinal italien, Secrétaire d'État du Vatican.
- Décès : Frédéric Mistral, poète français ; François-Ferdinand, archiduc d'Autriche, héritier des couronnes impériale et royale d'Autriche-Hongrie ; Sophie Chotek, archiduchesse d'Autriche, femme du précédent ; Pie X, pape ; Alain-Fournier, écrivain français ; Jean Bouin, athlète français.
DANS L’AVIATION:
- Max Bonnier et son mécanicien Barnier ont atterri au Caire, après un périple de 5 400 km à travers l’Europe centrale sur un Nieuport à moteur Gnome de 80 ch.. Ils étaient partis de Paris le 10 novembre 1913. (Janvier)
- L’armée chinoise s’est dotée de l’arme aérienne. Une école d’aviation a été créée à Nanyuan pour former des aviateurs au pilotage des biplans Caudron livrés l’année précédente. (Janvier)
- Eugène Gilbert s’est posé “en douceur” sur un toit, 216 rue Saint Charles, à Paris. Il était tombé en panne au moment d’atterrir à Issy-les-Moulineaux. (Janvier)
- Jean Ors a sauté à 500 mètres d’altitude d’un monoplan Déperdussin piloté par Lemoine, avec le parachute qu’il avait inventé. Il a déclenché l’ouverture à 300 mètres au moyen d’une corde tenue à la main et a mis 39 secondes pour arriver au sol sain et sauf. (Février)
- Plus de 4 500 km et jamais de retard sur l’horaire prévu : le raid restera comme un des plus remarquables. Et, pourtant, Marc Pourpe, qui l’a entrepris sur un Morane-Saulnier, a accumulé les difficultés en traversant une région que pas un avion n’avait encore survolé, par une température accablante. Que des beautés : de l’Égypte au Soudan, Le Caire, la vallée du Nil, Louxor, Ouadihalfa, le désert de Nubie, Khartoum, aller et retour, peut-on imaginer un itinéraire plus fascinant, des paysages plus grandioses ? L’étape la plus difficile a été la traversée de 350 km du désert de Nubie avec des vents brûlants et l’aveuglante réverbération du soleil sur la blancheur du sable. Mais Marc Pourpe avait l’habitude des vols en pays lointains. En 1912 il avait accompli un tour de l’Asie qui l’avait conduit aux Indes, en Malaisie, au Cambodge et en Indochine. (Février)
- En Grande-Bretagne, Henry Busteed a atteint 153 km/h avec le prototype du Bristol Scout A, dès le début des vols d’essais à Larkhill. (Février)
- La marine préparait la guerre. Elle a effectué une nouvelle expérience à bord du contre-torpilleur “La Foudre”, transformé depuis 1912 en porte-hydravions. Après le Canard Voisin, elle s’est intéressée au Caudron G3 à flotteurs, équipé de roues. René Caudron, de retour de Chine où il avait vendu douze G3 et où il avait contribué à la répression d’une insurrection grâce à ses observations aériennes, s’est chargé lui-même du vol d’essai. Il a décollé sans problème du pont du bâtiment, sur le biplan biplace à moteur rotatif Le Rhône de 80 ch. L’appareil a volé à 112 km/h au-dessus du niveau de la mer et a monté à 2 000 mètres en 20 minutes pour plafonner à 4 000 mètres. (Mars)
- Le Britannique Howard Pixton a gagné la seconde Coupe Schneider, à la vitesse de 139,73 km/h. Son Sopwith Tabloid, muni d’un Gnome de 100 ch., avait été transformé en hydravion. (Avril)
- Oscar Bider a franchi les Alpes, de Berne à Brique, avec un passager à bord, Hans Kempf. (Avril)
- Une victoire éclatante pour Roland Garros au rallye de Monaco, sur monoplan Morane-Saulnier à moteur Gnome 80 ch.. Vingt-cinq appareils participaient à ce rallye (18 français, 7 allemands), dont 2 Breguet, 3 Déperdussin, 2 Farman, 5 Morane-Saulnier, 3 Nieuport et un REP. Il comportait des épreuves pour avion (sep itinéraires de et vers Monaco) et pour hydravion (Marseille-Monaco ou Gênes-Monaco). Garros a remporté le premier prix pour Monaco-Buc en 12h 27min et le deuxième prix pour Bruxelles-Monaco en 12h 27min 13s. (Avril)
- Maurice Guillaux, qui effectuait des démonstrations en Australie avec son Blériot, a réalisé dix loopings d’affilée devant 60 000 personnes. (Mai)
- Curtiss a emmené neuf passagers sur l’hydravion America. Il l’avait construit pour Rodman Wanamaker en vue de gagner le prix du “Daily Mail” pour la traversée de l’Atlantique. (Juin)
- La Fokkeraeroplanbau a réalisé une opération aux retombées commerciales très fructueuses. Une commission militaire a recommandé l’adoption du Fokker M.51 par les armées allemandes. Équipé d’un moteur Oberursel de 80 ch., l’avion a effectué une démonstration de voltige aérienne époustouflante qui a conquis tous les militaires présents. Là où l’affaire n’a pas manque de sel, c’est que le M.51 était une imitation “améliorée” du Morane-Saulnier type H. Pressé par le temps et le manque d’argent, Fokker avait trouvé plus simple d’acheter un avion français et de s’en servir comme modèle. (Juin)
- Reinhold Boehm a établi un record d’endurance, en volant 24h 12min sur l’Albatroz SB1 construit par Ernst Heinkel. (Juillet)
- Maurice Guillaux a atterri à Sydney en ayant accompli un vol postal à bord de son Blériot. Il était parti de Melbourne deux jours avant avec 1 785 lettres et un chargement de thé. (Juillet)
- Le pilote norvégien Trygve Gran a traversé la mer du Nord, à bord d’un monoplan Blériot. Parti d’Écosse, il a couvert les 320 km en 4h 10min. (Juillet)
- Que serait l’aéronautique sans le génie du constructeur Igor Sikorsky ? Son nouvel exploit traduisait une fois encore son sens de l’innovation. Il venait en effet, aux commandes de son Ilia-Mourometz et avec des passagers à bord, de relier Saint-Pétersbourg à Kiev et retour, soit une distance totale de 2 560 km en 10h 30min. Ce nouveau quadrimoteur, réplique du Grand, possédait une cabine confortable équipée de vestiaires et de lavabos. Les passagers avaient même eu droit à un repas servi à bord. (Juillet)
- Un avion allemand a lâché six bombes sur Lunéville, causant peu de dégâts, le jour même où l’Allemagne a déclaré la guerre à la France. (Août)
- Il a fallu un formidable sang-froid au lieutenant Cesari et au caporal Prudhommeau pour aller bombarder le hangar à zeppelins de Metz-Frescaty. Partis de Verdun par un temps radieux, les deux aviateurs se sont dirigés directement sur Metz. Parvenus au-dessus de la ligne des forts, les deux Voisin furent accueillis par un véritable tir de barrage : toutes sortes de batteries de la place de Metz leur tiraient dessus. Sans se troubler outre mesure, les aviateurs, navigant entre 2 000 et 2500 mètres d’altitude, arrivèrent au-dessus de leur cible. Ils disposaient d’un lance-bombes, dispositif de lancement imaginé par le capitaine Mauger-Devarennes, qui permettait de larguer un obus de 155 mm fuselé. Cette innovation leur a évité de faire comme les autres équipages, qui larguaient leurs charges, obus et fléchettes Bon à la main. Les deux pilotes ont lancé avec succès leurs obus, mais les points d’impact étant masqués par la fumée des explosions, ils n’ont pu observer les résultats de leur action. Ils sont rentrés à Verdun sans ennuis, poursuivis par les tirs nourris des batteries allemandes pendant plus de 10 kilomètres. (Août)
- Un Taule a lâché trois bombes sur Paris, qui sont tombées rue des Récollets, quai de Valmy et rue des Vinaigriers, faisant une victime et peu de dégâts. Immédiatement après, les parisiens, médusés, ont vu une banderole lestée d’un sac de sable avec le message suivant : «L’armée allemande est aux portes de Paris. Vous n’avez plus qu’à vous rendre. Lieutenant Von Hiddsen». (Août)
- Quatre hydravions japonais ont coulé un mouilleur de mines allemand à Qingdao. Ils étaient basés sur le Wakamiya Maru, cargo transformé en porte-hydravions. (Septembre)
- Le lieutenant Marix est revenu à bicyclette d’une mission de bombardement. A bord d’un Sopwith Tabloid, il venait de détruire le nouveau Zeppelin LZ 9 à Düsseldorf. Mais il était tombé en panne de moteur au retour, à 32 km de sa base. (Octobre)
- La première victoire aérienne : près de Reims, le sergent Frantz et le mécanicien Quenault sur Voisin, abattent un Taube. (Octobre)
- Le lieutenant de vaisseau Plüschow a réussi à s’évader du port de Qingdao avec son Taule, au moment où les japonais se sont emparés de la ville. (Novembre)
- Après cinq refus pour faiblesse de constitution, Georges Guynemer a été admis comme élève mécanicien à l’école d’aviation. (Novembre)
- Mission réussi pour les Avro 504. Les trois appareils du Royal Naval Air Service, équipés chacun de quatre bombes de 9 kg, ont attaqué les hangars à zeppelins de Friedrichshafen sur le lac de Constance. Volant au ras de l’eau pour éviter d’être repérés, ils ont réussi pleinement leur mission, faisant des hangars et d’une usine d’hydrogène, une véritable fournaise. Navigant entre les tirs anti-aériens, le commandant Babington et le lieutenant Sippe ont regagné leur base à 320 km de là. (Novembre)
- Le lieutenant Laurens a remis un rapport convaincant sur les possibilités de bombardements aériens et de reconnaissances nocturnes. Deux mois avant, il avait exécuté un vol nocturne au-dessus des positions allemandes en Champagne. Après, il récidiva. Maintenant, il tirait les enseignements de ces vols. Il estimait que l’aviation pouvait d’ores et déjà être utilisée de nuit. Les avions devaient être équipés de phares. Par nuit claire, l’orientation était facile : à 1 200 mètres d’altitude, les vois d’eau et les routes apparaissaient nettement ; les villes étaient visibles à plus de 30 km. À 800 mètres, les détails du sol se détachaient parfaitement. L’adjonction du silencieux au moteur permettait de mener des missions sans être vu ni entendu. (Décembre)