LES PIONNIERS DE L'AVIATION - AIMÉ GRASSET
AIMÉ GRASSET
Aimé Grasset, aviateur français, pilote d'essai, pionnier du vol à voile, héros de la Grande Guerre, est né au Béage (Ardèche) le 20 décembre 1888. Décédé en République Tchèque le 7 juin 1924.
Il fut au début des années 1920 l’un des premiers pilotes de ligne de l’histoire de l’aviation civile. Il est disparu en 1924 aux commandes de son avion qui s'est écrasé près de Jihlava (République Tchèque) alors qu'il assurait la liaison Prague-Vienne-Budapest.
Son père, garde forestier, est décédé en 1903. À cette date, la famille était établie aux Estables (Haute-Loire). Scolarisé au cours complémentaire du Monastier-sur-Gazeille, il a obtenu son brevet d’enseignement. Cependant, les modestes revenus de sa mère ne lui permettaient pas de poursuivre son instruction au-delà du plus haut niveau de l’enseignement primaire.
Il est appelé sous les drapeaux en 1909 au 86e régiment d’infanterie stationné à la caserne Romeuf du Puy-en-Velay. Il est nommé caporal en avril 1910, puis sergent en décembre de la même année.
Libéré de ses obligations, il s'est engagé dans l'armée à compter du 1er octobre 1911. En novembre, il passe à l’aviation sur décision ministérielle et devient élève pilote en décembre. Il est breveté pilote aviateur ACF (nº 800) en mars 1912. Poursuivant son instruction à Châlons-sur-Marne, il est breveté pilote militaire (nº 236) en mars 1913 et intègre la première escadrille d'avions Voisin (V.14) en cours de formation.
En octobre de la même année, ses talents de pilote ayant été remarqués, il rejoint le Laboratoire aéronautique de Chalais-Meudon du commandant Émile Dorand pour participer aux essais d’appareils destinés à l’armée.
En juillet 1914, le sergent Grasset réalise le premier voyage en vol thermique sur avion, de Buc à Issy-les-Moulineaux, et le premier vol statique en avion à Villacoublay.
En 1914, Aimé Grasset est pilote à l'escadrille Do.22 équipée d'appareils Dorand DO.01. Il assure des missions d'observation lors des batailles des Ardennes, en août, et de la Marne, en septembre. Fin 1914, après avoir été nommé adjudant, il est affecté à l'escadrille Do.14/MF.14 stationnée à Belfort. Il y effectue des missions de reconnaissance et de bombardement.
En février 1915, il est pilote d'essai aux usines Voisin d'Issy-les-Moulineaux, chargé de mettre au point l'avion-canon. Après un bref passage à l'aviation du Camp retranché de Paris (CRP) en avril, il prend part à la bataille de l'Artois de mai/juin 1915. Chef de la première section d'avions-canon (SAC), il a été aussi le premier pilote à combattre aux commandes de cet appareil.
Le 1er août 1915, il est affecté à l'escadrille de bombardement Voisin VB.101. Après avoir été décoré de la médaille militaire en avril, la Croix de guerre avec palme lui est décernée en août avec la citation suivante : « Adjudant pilote à l’escadrille VB.101, se distingue depuis 3 mois dans l’exécution des missions périlleuses qui lui sont confiées. Au cours de 18 bombardements, il a eu - par quatre fois - son avion atteint par des éclats d’obus. Il a pris part à plusieurs bombardements à longue distance au-dessus du territoire ennemi. ». Il est nommé sous-lieutenant en octobre 1915.
Début 1916, Aimé Grasset rejoint le Groupe des Divisions d’Entraînement (GDE), pour être formé pilote de chasse. Affecté à l'escadrille Nieuport N.48 en avril, il la quitte au bout de quelques jours seulement pour rejoindre le groupe d'aviateurs de la Mission aéronautique française en Russie en cours de formation. De mai 1916 à fin 1917, il combat aux côtés des russes sur le front des Carpates en assurant, pour l'essentiel, des missions de reconnaissance. Il est nommé lieutenant en octobre 1917 et est fait chevalier de la Légion d'honneur le même mois. Il rentre en France en juin 1918 couvert des plus prestigieuses décorations de la Russie impériale.
De septembre à octobre 1918, Aimé Grasset est chef de l’escadrille SPA.3 du Groupe de chasse des Cigognes en remplacement de son chef, le capitaine Georges Raymond hospitalisé.
À la démobilisation, Aimé Grasset, le corps meurtri par quatre années de front, était épuisé. De 1919 à 1922, ses affectations dans divers services techniques de l'armée sont interrompues par plusieurs périodes d'hospitalisation. En 1921, la Commission de réforme demande sa mise en non-activité temporaire pour « reliquats de rhumatisme articulaire aigu, maladie imputable au service. ». Cette situation le contraint à rechercher un emploi dans l'aviation civile naissante.
En 1922, il est engagé par la Compagnie des grands express aériens (CGEA), pour assurer la liaison Paris-Londres aux commandes du Farman F.60 Goliath. En 1923, la CGEA est absorbée pour former le nouveau groupe Air Union. Grasset poursuit son activité au sein de cette compagnie.
En 1924, il est engagé par la Compagnie franco roumaine de navigation aérienne (CFRNA) pour assurer la liaison Prague-Vienne-Budapest. Le 6 juin 1924, son avion, s'écrase près de Jihlava (Iglau) en République Tchèque. Il décède le lendemain, son corps étant ramené en France pour être inhumé au Crotoy (Somme).
Source: Wikipédia